Dès l'âge de 15 ans, il publie des dessins dans la presse satirique parisienne, dont La Baïonnette et La Guerre Sociale de Gustave Hervé. Le premier est publié dans le n° 17 de La Baïonnette le 28 octobre 1915. Ces premiers dessins sont publiés sous son nom Jean Moulin. À partir de 1922, date de son entrée dans la carrière administrative, il signe du pseudonyme de « Romanin », nom d'un château féodal des Alpilles qu'il a souvent fréquenté dans sa jeunesse.
Dire comme un certain journaliste qu'il s'agit d'humour potache, c'est méconnaître l'histoire et l'importance de la presse satirique dont la vocation est de dénoncer les travers de la société, voire les scandales, au travers de la caricature et du dessin humoristique. Notez surtout qu'il est difficile de juger d'un dessin et de sa légende hors de son contexte éditorial, social ou politique de l'époque. Les journaux satiriques apparaissent en France dès la Révolution française et connaissent un essor important au cours du premier tiers du 18ème siècle grâce à la grande liberté de la presse qui prévaut alors. Le Rire, créé en 1894, paraîtra jusqu'en 1950. La Baïonnette, dédié à la Grande Guerre, paraîtra de 1915 à 1920. La Guerre Sociale proche du syndicalisme révolutionnaire, des socialistes révolutionnaires et des anarchistes fut un journal influent de la Belle Époque.
Si Jean Moulin, avec l'aide de son père, propose ses premiers dessins à quelques journaux dès 1915, après quelques publications, ce sont ces journaux qui le solliciteront en lui communiquant régulièrement les thèmes programmés pour leurs numéros futurs.
Dans ses dernières années en Savoie, il atteint en effet une vraie maîtrise dans la caricature et il adopte un style qui fait qu'on reconnait ses dessins avant même d'en lire la signature de "Romanin". Ses sujets favoris sont les sports d'hiver qui deviennent à la mode, les salles de jeux des villes d'eaux avec leur faune cosmopolite, les cabarets de Montparnasse, les hommes et les évènements politiques.
Il collabore ainsi régulièrement avec de nombreux journaux : En attendant, Le Journal amusant, Le Rire, Le Carnet de la Semaine, Gringoire, Ric et Rac, etc. Il passe régulièrement et presque toujours en première page, dans Les Carnets de la Semaine. Le Rire, dans sa publicité de l'époque, cite Romanin au nombre de ses meilleurs et plus spirituels dessinateurs.
Le Rire
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